Le parti Uprona ( Union Pour le Progrès National ) est le parti politique du Burundi, symbolisation par excellence, la période de l’Indépendance de ce pays africain. Il y a 50 ans les Barundi devenaient indépendants, et l’Uprona était au rendez de cette Histoire Rundi. Mais il y a un -mais- … Car depuis lors, l’Uprona, comme l’Histoire des Barundi, seront revisités par le régime en place…

Bujumbura – Les Barundi, et les instances onusiennes, ensemble, viennent de commémorer le Prince (- Muganwa – en Kirundi, langue des Barundi) Feu Rwagasore, devenu héros national. Feu Rwagasore fut assassiné en 1961 à quelques jours de l’Indépendance du Burundi … Il était le fils aîné du Roi ( – Mwami – en Kirundi, langue des Barundi) Mwambutsa IV Bangiricenge. Dans cet ex-royaume africain, la fête à l’Indépendance était à moitié à son comble … Dès lors, la mémoire du – Prince disparu -demeurera à jamais présente parmi les Barundi.

Toutefois, l’occasion nous est donnée pour parler de l’appareil politique, créé dans les années 50 par Feu le Prince Rwagasore et Feu Mirerekano Paul, son compagnon de toujours (originaire de Muramvya, un des fiefs de la Monarchie Rundi). L’Uprona a conduit les Barundi à l’Indépendance contre les Colons Belges, ayant succédé aux Allemands. Quel est ce parti Uprona qui a fait son entrée dans l’Histoire du Burundi  en 1961 ?

 

Le Burundi est un ex-vieux royaume millénaire africain. Ce Royaume, un peu comme la France, a connu plusieurs dynasties différentes pendant son existence. Les dernières connues, celles des Balengwe et des Baganwa étaient, si on devait les classés ethniquement (ce qui est – sacrilège – dans la société traditionnelle Rundi où l’on évoquait de préférence l’origine – clanique – d’un individu), des dynasties Bahutu. On peut les situer entre 1300 à 1966 de notre ère.   D’où l’Indépendance au Burundi, en 1961, est acquise grâce à la victoire de l’Uprona au commande de leaders Bahutu Barundi.  Ces années-là (les années 60) sont les années Focard (homme de l’ombre Français de la fameuse – France Afrique – du général de Gaule).  La France, gendarme de l’Afrique, se porte comme étant le garant –anti communiste- au service des Etat-Unis d’Amérique face aux Soviétiques et aux Chinois. Or Feu Rwagasore est taxé d’être proche des idées du –communiste – tout comme Feu Lumumba Patrice du Congo voisin. Les jeunes étudiants burundais –Bahima- (clan ou -ethnie- des dictateurs burundais Micombero, Bagaza et Buyoya ) , notamment, vivant en France, saisissent cette opportunité historique pour abattre les cartes de leur clan …

En 1965, le dictateur Mobutu s’installe au Congo (ex-Zaïre). Le Dictateur Micombéro, et ses acolytes Bahima, après de multitudes intrigues et assassinats au sein du bureau exécutif de l’Uprona, organisent l’attaque du Palais Royal -. Une partie importante de l’élite –des enfants de l’ex. Royaume des Bahutu Barundi – est décimée. Le Mwami Mwambutsa s’exile. Signalons qu’un an auparavant, le Prince Ignace Kamatari, Frère du Mwami Mwambusta IV et fils du Mwami Mutaga IV, était assassiné mystérieusement …

– En 1966, le Dictateur Micombero abolit la – Monarchie millénaire Rundi – et déclare la République du Burundi à l’image de la France. L’UPRONA devient – Parti Etat – (parti unique au Burundi) et l’instrument politique des Bahima burundais.

– De 1969 à 1973, le pouvoir des Bahima du Burundi, mettra définitivement fin au pouvoir des enfants de l’ex-Royaume de l’Urundi (celui des Bahutu Barundi dont les Batutsi et les Baganwa sont issus) en réalisant un véritable génocide. Parmi les 500 000 morts Bahutu Barundi, notons au passage, les trois premiers officiers du Burundi en fin de formation à l’Ecole Royal Militaire Belge dont un certain Charles Karolero, arrière petit-fils d’un Mutabazi (un sauveur de la nation Rundi ou héros du Royaume Rundi) et un familier de SAR Mwezi Gisabo en personne ; le prince Charles Ndizeye dit NTARE V (fils de Mwambutsa IV); et la femme de Feu Rwagasore, Marie-Rose Ntamikevyo etc. Cette dernière est décédée mystérieusement le 09 novembre 1973. Près d’1 000 000 de Bahutu Barundi ont dû fuir leur pays en s’exilant dans les pays limitrophes ou en occident pour les plus fortunés (ou plus chanceux).  Il s’agit du – génocide des Bahutu du Burundi – par les Bahima

– En 1988, à Ntega Marangara, le dictateur Buyoya récidive… 100 000 Barundi sont assassinés. Après le discours de la Baule (France) du Président Mitterrand , le dictateur Buyoya est acculé. Il sait qu’il doit organiser des élections démocratiques…

En 1993, lors des élections démocratiques, le parti UPRONA, devenu une organisation politique de défense des intérêts des Bahima Burundais, porte son candidat –le dictateur Buyoya-, et face à lui, Feu Melchior NDADAYE … Le Président NDADAYE remporte les élections haut la main. Puis, il est assassiné deux mois après son accession au pouvoir par les Bahima Barundi. Cet évènement déclenche –la guerre civile du Burundi qui durera une décennie (1993 à 2003). Elle opposera les Bahima aux Bahutu Barundi (Baganwa et Batutsi compris). Ce conflit se terminera avec une victoire militaire et politique –des enfants de l’ex- royaume de l’Urundi – regroupés autour du CNDD/FDD, organisation politique actuellement au pouvoir au Burundi.

 

50 après l’indépendance, le parti Uprona n’est plus que l’ombre de lui-même. Devenu le réceptacle des intérêts des Bahima burundais, et lorsqu’il brandit l’icône de Feu le prince Rwagasore, cela semble sonner très faux … Tout comme l’Histoire du Burundi, le parti Uprona semble avoir subit la -Himatisation- (le fait de rendre tout de provenance des Bahima burundais). C’est comme ce que font certains historiens contemporains en essayant de faire croire que Ntare Rutshatsi (un monarque de provenance clanique d’ethnie hutu) était Ruhinda (un régnant Muhima). Alors qu’il est connu historiquement que ces deux individus se sont guerroyés sérieusement. De plus, une chanson rundi relate cette épopée.  Le parti Uprona a subit à peu près le même type d’appropriation. Les jeunes barundi, de maintenant, pensent que l’Uprona a toujours été un parti des Bahima. Alors que ses fondateurs sont bien connus : Feu Mirerekano et Feu Rwagasore.

DAM, NY, AGNEWS, le 17 octobre 2011.

 

News Reporter

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *