La  rébellion burundaise et la guerre médiatique derrière ...
La rébellion burundaise et la guerre médiatique derrière …

Qui était derrière le Buzz Ruvakuki  de cette semaine ? Selon M. Ntemere Christian, un citoyen burundais (apparemment proche des services renseignements du Burundi):“Un projet de déstabilisation du Burundi existe. Il serait conduit par des réseaux civiles, politiques et militaires, proche de l’ancien dictateur BUYOYA, qui demeure toujours un fidèle de la France”.
M. Ntemere explique que cette semaine au Burundi, il y a eu un fait médiatique conséquent derrière le jugement du procès Hassan Ruvakuki. Pour ce dernier, – ” il s’agissait d’une alerte [1]  qui a été enclenchée essentiellement par deux journalistes burundais [2] : – l’un correspondant à l’AFP et RFI, M.Esdras Ndikumana; – et l’autre M.Patrick Nduwimana, de Reuters, et BBC (patron de Bonesha). La cible de ces deux journalistes burundais était la justice burundaise, mais plus précisément le gouvernement CNDD/FDD lui même – “.

M. Ntemere Christian donne un exemple :  ” Voici ce que disait M. Patrick Nduwimana dans un de ses articles couvrant le jugement de M. Ruvakuki Hassan :  – Les critiques accusent le parti (CNDD-FDD) du président Pierre Nkurunziza de monopoliser le pouvoir, seuls sont nommés les membres de la communauté ethnique, Hutu, à des postes de pouvoir et  l’opposition est réprimée depuis le boycot des élections de 2010.–   Ce qui semble une contrevérité à lire ce que rapporte une organisation de la société civile burundaise -Nyabusorongo- qui a enquêté sur les équilibres ethniques au Burundi et qui dénonce la très faible présence des Bahutu Barundi au sein des structures socio-économiques du pays”.

Qui sont ces deux journalistes ?
M. Ntemere dit que  M. Esdras Ndikumana et M. Patrick Nduwimana  ont servi les services de renseignement burundais pendant la guerre civile burundaise (1993 à 2003) sous la Dictature des Bahima burundais ( Micombero, Bagaza, et Buyoya ).  Cette dictature a fait en près de 40 ans, plus de 4.5 Millions de victimes Bahutu Barundi (dont les Batutsi  et les Baganwa).
Selon ce dernier, ” Pendant la guerre civile burundaise , M. Esdras Ndikumana et M. Patrick Nduwimana   avaient choisi de servir le dictateur Buyoya, responsable des camps de concentration au Burundi de 1996 à 2001. Tout cela par solidarité tribal ou clanique: celle des Bahima du Burundi.
En pleine guerre, le Burundi a connu un phénomène médiatique que l’on appelait celui du – Fnl-Palipehutu Manirakiza -. Ces deux personnages en était déjà les garants. Cela consistait à attendre que les Forces Armées Burundaises (FAB  ou l’armée des Bahima burundais du Major Buyoya)  lancent  des roquettes à un endroit. Puis le porte parole de l’armée FAB,  l’officier Adolphe Manarakiza, faisait un point de presse et les deux correspondants (  AFP -réseau médiatique francophone- et Reuters -réseau médiatique anglosaxon-) expliqués en détails les prouesses du FNL-PALIPEHUTU …  L’idée étant de discréditer internationalement à cette époque la rebellion du CNDD/FDD qui disait qu’elle était la principale force militaire et politique d’opposition burundaise.   Le trio Manirakiza (renseignement burundais) – Ndikumana – Nduwimana  travaillaient de manière coordonnée dans une guerre médiatique afin de permettre à ce que le lendemain, à Paris, New-york, Washington  et Londres la cause du Dictateur Buyoya soit entendue.
Par ailleurs, les Barundi ont pu remarqué ce vendredi, comme par hazard, l’apparition d’une cassette du leader du Palipehutu-FNL Agathon Rwasa dans les média burundais... Il s’agit d’une coïncidence qui permet de confirmer le modus operandi du fameux trio travaillant pour le dictateur Buyoya cité plus haut “.

Pourquoi l’affaire Hassan Ruvakuki n’est pas pris à la légère au Burundi ?
M. Ntemere Christian dit : ” Avant l’affaire Ruvakuki, il y a eu l’affaire -Pauline SIMONET- , journaliste de France 24, qui s’était rendu à l’Est de la RDC Congo, rencontrer une rébellion dite burundaise avec un leader Rwandais. Cette rébellion  — liée au mouvement terroriste du M23 congolais — annonçait qu’elle attaquerait le Burundi  parce que, disait le leader Rwandais,  les -Batutsi- y étaient discriminés. Cette rébellion disait qu’elle allait bientôt en découdre avec l’Etat du Burundi…
Dès lors, le Burundi a décidé de se protéger et surtout d’enquêter sur cette affaire. L’avenir proche lui a donné raison car une attaque foudroyante du M23 dans la région allait avoir lieu …
Au même moment, un rapport de l’ONU est venu confirmer un trafic d’armes important dans la région dont était impliquée un nombre important de leaders politiques de l’opposition burundaise dite de l’ADC Ikibiri.
La formation politique dont est proche M. Ruvakuki Hassan s’avérerait être l’UPD qui est membre de l’ADC Ikibiri. Par ailleurs, il était connu à Bujumbura que certains membres de cette formation politique étaient des sympathisants des Shebbabs somaliens et d’Al-Qaïda. Un groupe de sympathisants (ou membres) de l’UPD s’est alors lancé dans une aventure : celle de créer une rébellion au nord du Burundi. Après une attaque manquée au nord du pays, une partie de ces nouveaux rebelles ont fui le Burundi pour la Tanzanie voisine. C’est en Tanzanie que les renseignements burundais vont photographier M.Ruvakuki auprès de ce groupe rebelle entrain de s’organiser. M. Hassan Ruvakuki dit qu’il était à leurs côtés dans un cadre professionnelle. Pourtant, d’après des membres appréhendés de ce groupement rebelle, M. Ruvakuki occupait une fonction dans l’organisation.
Quelques jours plus tard, alors que des informations d’attentats des Shebbabs somaliens circulaient, en plein sommet régional des chefs d’Etats de l’East African Community (EAC)  à Bujumbura, M. Hassan Ruvakuki, entrain de couvrir l’événement, sera arrêté par la sécurité burundaise”.

M. Ntemere termine : ” La question  qui taraudait les services de sécurité burundaise,  avant le jugement clément  rendu cette semaine dans l’affaire Ruvakuki, était de savoir qui était derrière -le trafic d’armes – intense dans la région et qui alimentait les divers rebellions  aujourd’hui engagées à vouloir déstabiliser le Burundi, mais aussi la région … “.

[1]  Un jargon médiatique qui consiste à informer via une base de donnée importante d’ individus ou d’organisations à travers le monde concernant un sujet.

[2] Burundi court cuts journalist prison term over gun attack, Reuters, By Patrick Nduwimana,  GITEGA, Burundi | Tue Jan 8, 2013 8:57am EST

DAM, NY, AGNEWS, le 12 janvier 2013

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