Burundi : le Leg d’ITONGO se fait de Père en Fils
Photo : PPBDI.COM 2017
Photo : PPBDI.COM 2017

SOCIETE – Au Burundi, le Leg d’ITONGO ( parcelle familiale ) se fait de Père en Fils, et non de Père, en Fille. Pourquoi ?

A Bujumbura, ce mardi 26 décembre 2017, Mme Habonimana Evelyne, journaliste au «Le Renouveau», a informé d’un cas d’une jeune dame, orpheline de père et de mère, Mme Iradukunda Espérance, rencontrée au chef-lieu de la commune Kiremba, en province Bururi au Sud du Burundi, qui réclame ITONGO ( la parcelle familiale léguée comme héritage de père en fils ) de son père.

La rédaction du quotidien «Le Renouveau» explique [ http://www.ppbdi.com/index.php/ubum/imibano/9-actualite/8855-commune-kiremba-entretien-avec-une-orpheline-sur-les-problemes-fonciers ] :

1/ Mme Iradukunda Espérance n’a pas connu ses parents, morts quand elle était encore un nourrisson et a été élevée par une autre famille ;
2/ Sa famille d’adoption lui a révélé qu’elle n’était pas sa vraie famille une fois adulte, et lui ont expliqué qui était sa vraie famille ;
3/ Sa vraie famille, composée de ses oncles PATERNELS, l’on accueillit pour l’élever comme l’enfant de leur frère mais en refusant de lui accorder ITONGO de son père ( Chez les Barundi, la fille devenue Femme se marie et ses enfants héritent -ITONGO- chez SON MARI ) ;
4/ L’éducation de ses oncles PATERNELS a été trop éprouvante que Mme Iradukunda Espérance s’est enfin mariée dans la Tradition mais pas légalement ( Ne s’est pas déclaré à l’ETAT – cfr. Code Civil burundais ) ;
5/ Son mari, en réalité selon la loi son concubin car non mariés vis à vis de l’ETAT, l’a abandonné avec ses 2 enfants, et ainsi elle est revenue chez ses oncles paternels pour à nouveau leur demander ITONGO de son père défunt.

6/ Les oncles paternels ont refusé car Mme Iradukunda Espérance, en se mariant traditionnellement, ses enfants sont devenus HERITIERS chez la FAMILLE du Père.

7/ Mme Iradukunda Espérance a porté plainte contre ses oncles paternels devant le Tribunal de Résidence, qui lui a de suite demandé ses prétentions.

Au Burundi, Mme Iradukunda demande à la justice de faire son travail pour qu’elle bénéficie, selon elle, de ce qui lui revient de droit.

La Démocratie Communautaire. (Images : AGNEWS Burundi )
La Démocratie Communautaire. (Images : AGNEWS Burundi )

Dans la Tradition Burundaise et Africaine, dans une FAMILLE, il y a toujours le CHEF DE FAMILLE qui président le CONSEIL DE FAMILLE, souvent composé de LA MAMAN, de l’aîné MASCULIN, et du PAPA ( CHEF DE FAMILLE ). Une FAMILLE correspond à une PARCELLE -ITONGO-, qui est un LEG ( HERITAGE ) de père en FILS. C’est la parcelle ITONGO qui attribue le TITRE de CHEF DE FAMILLE. SPIRITUELLEMENT, c’est sur cette ITONGO que la COMMUNICATION avec les ANCETRES se perpétue : LE CULTE DES ANCETRES. Chez les BARUNDI, UMUNTU (l’Homme) a deux facettes. L’Homme est à la fois : a) le vivant et b) le mort  ( C’est à dire le passé, les ANCIENS, les ANCÊTRES ). Scientifiquement, l’Homme est composé d’atomes datant des débuts de l’UNIVERS qui se rassemble en molécules, deviennent des organelles, puis des organes, puis un organisme vivant.

Être HIMA dans une Démocratie Communautaire. (Images : AGNEWS Burundi )
Être HIMA dans une Démocratie Communautaire. (Images : AGNEWS Burundi )

Le CHEF DE FAMILLE a pour fonction d’être VERIDIQUE, JUSTE, et HARMONIEUX sur son ITONGO, avec ses enfants et son EPOUSE. Ainsi, si un ENFANT n’accepte pas l’ORDRE dans la FAMILLE dicté par le CHEF DE FAMILLE. Cet ENFANT du DESORDRE devient HIMA pour sa FAMILLE et est expulsé de sa FAMILLE pour poursuivre son EDUCATION ailleurs ( une ou des autres FAMILLES ) dans la COLLINE.
Apparemment, c’est le cas qui est arrivé à feu le PAPA de Mme Iradukunda Espérance. Chez les Barundi, un HIMA ne peut prétendre au TITRE de CHEF, car, par définition, le HIMA n’est pas VRAI, JUSTE, et HARMONIEUX, qui sont des qualités requises pour un CHEF. Surtout le HIMA est une personne en COLERE avec ses ANCETRES, d’où il est dangereux.
Toujours dans la TRADITION, les PERES DE FAMILLES qui avaient des HIMA parmi leurs ENFANTS étaient souvent contents car l’ENFANT HIMA permettait d’EDUQUER plus facilement les AUTRES ENFANTS. L’ENFANT HIMA restait souvent dans la COLLINE, ainsi le PERE ( CHEF DE FAMILLE ) gardait, harmonieusement, un OEIL sur tous ses ENFANTS.

Mme Iradukunda Espérance dispose d’un DROIT, comme elle a 2 enfants avec un CHEF DE FAMILLE (Son mari). Chez les BARUNDI, la FILLE, devenue MERE, hérite d’ITONGO par le BIAIS DE SON FILS AINES, dans la FAMILLE DU PERE DE SES ENFANTS.
L’ETAT burundais a obligé cette année 2017 à toutes les FAMILLES BARUNDI non légalisées au niveau du MARIAGE CIVIL ( celui de l’ETAT ) de se légaliser. Cela permet JUSTEMENT à la JUSTICE d’obliger LEGALEMENT aux MARIS d’assumer leurs RESPONSABILITES en tant que CHEF DE FAMILLE, aussi bien devant la LOI que devant la TRADITION.
Même si le MARI de Mme Iradukunda Espérance est un HIMA selon la TRADITION, la LOI burundaise l’oblige de subvenir aux besoins de ses ENFANTS. La TRADITION oblige la FAMILLE du MARI -HIMA- de Mme Iradukunda Espérance ( et Les FAMILLES de la colline d’origine du MARI -HIMA- de Mme Iradukunda Espérance ) à subvenir au besoin de cette dernière et de ses enfants.

DAM, NY, AGNEWS, le mardi 26 décembre 2017

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