– La guerre du Zaïre commence – Un scandaleux rapport des Nations Unis épargne le putschiste BUYOYA qui est sous embargo pour un Putsch – La Résistance CNDD & FDD administre désormais …

DAM, NY, AGNEWS, le 16 décembre 2009
Nous sommes fin juillet 1996, au Nations-Unis, le rapport final de la commission [ Une commission d’enquête internationale chargée d’établir les faits concernant l’assassinat du président du Burundi, le 21 octobre 1993, ainsi que les massacres qui ont suivi] est communiqué au Conseil de Sécurité de l’ONU par son Secrétaire Général.

Le dictateur Buyoya arrivé au pouvoir craint une intervention militaire de la Région conduisant devant les tribunaux ses amis auteurs du putsch sanglant du 21 octobre 1993. Mais cette intervention aussi, risque de compromettre – la grande opération qui se prépare pour le Zaïre – chère à KIGALI et KAMPALA . La zone Cibitoke-Bubanza n’est toujours pas sécurisée par les armées FAB – APR – armée ougandaise au prise avec la Résistance … Après une rencontre avec Museveni, dès son retour, le dictateur BUYOYA introduit une première au Burundi en entassant les populations dans des camps de regroupement forcés : les camps de concentrations.
On apprend que 4050 citoyens barundi viennent d’être enterrés à GIHETA [GITEGA] dans des fosses communes par les milices-armées-déplacés, après avoir été exécutés sommairement.
Sur proposition pressante du médiateur, l’ancien président Nyerere, et de la Tanzanie, les Etats de la région décrètent des sanctions dont un embargo total auquel le Burundi enclavé est très sensible depuis le 31 juillet. Trois conditions sont formulées pour la levée de ces mesures: l’autorisation des partis politiques interdits lors du putsch, la remise en place du parlement suspendu et le début de négociations immédiates et inconditionnelles entre tous les groupes concernés [ dont le CNDD ].

Août 1996 …

Le 2 août 1996, Six membres du parti FRODEBU entrent dans le gouvernement putschiste malgré l’opposition de la direction du parti.

Voici le gouvernement :

Pierra BUYOYA PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE (1996)
Pascal-Firmin NDIMIRA PREMIER MINISTRE (1996)
Epitace BAYAGANAKANDI Lieutenant-Colonel MINISTRE DE L’INTERIEUR ET DE LA SECURITE PUBLIQUE (1996)
Eugene NINDORERA MINISTRE DES REFORMES INSTITUTIONNELLES (1996)
Luc Rukingama Ministre des Relations Extérieures et de la Coopération
Gervais Rubashamuheto Ministre de la Justice
Firmin Sinzoyiheba Ministre de la Défense Nationale:
Evarist Minani Ministre de la Planification du Développement et de la Reconstruction
Pierre Bambasi Ministre du Développement Communal
Anne Bariyuntura Ministre de la Réinsertion et à la Réinstallation des Déplacés et des Rapatriés
Bernard Barandereka Ministre de l’Aménagement du Territoire et de l’Environnement
Damas Ntiranyibagira Ministre de l’Agriculture et de l’Elevage
Gerard Nibigira Ministre des Finances
Monique Ndakoze Ministre de la Fonction Publique
Nicéphore Ndimurukundo Ministre de l’Education et de l’Enseignement de Base et de l’Alphabétisation des Adultes
Barnabé Muteragiranwa Ministre du Travail, de l’Artisanat et de la Formation Professionnelle
Christine RUHAZA Ministre des Droits de la Personne Humaine, de l’Action Sociale et de la Promotion de la Femme
Samuel Bigawa Ministre de l’Enseignement Secondaire, Supérieur et de la Recherche Scientifique
Bonaventure Gasutwa Ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Culture
Pierre-Claver Ndayicariye Ministre de la Communication et Porte-Parole du Gouvernement
Pascal Nkurunziza Ministre des Travaux Publics et de l’Equipement
Léonce Nsinzikayo Ministre des Transports, Postes et Télécommunications :
Léonidas Havyarimana Secrétaire d’Etat auprès du Ministre des Relations Extérieures et de la Coopération Chargé de la Coopération
Vénérand Nzohabonayo Secrétaire d’Etat auprès du Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité Publique Chargé de la Sécurité Publique
Docteur Juma Mohamed KARIBURYO. Ministre de la Santé Publique
Frédéric Nzabampema Ministre du Commerce, de l’Industrie et du Tourisme

Le 4 août 1996, la Fondation Hirondelle décide d’étendre ses activités au Burundi. Elle assure déjà la couverture des procès d’Arusha, siège du TPI pour le Rwanda. La Fondation Hirondelle travaille avec Search for Common Ground, qui gère Studio Ijambo [ ancêtre de l’actuel radio Isanganiro ].

Le 5 août 1996, les autorités Kenyannes refusent de donner l’autorisation à un charter des Nations Unis en direction de Bujumbura.
Amnesty International dénonce les massacres causés par les militaires à Carama et à Shumba, plus de 200 morts Barundi.

Le 6 août 1996, une lettre ouverte est envoyée par des citoyens barundi réfugiés depuis Bruxelles à son excellence Monsieur le Président du Conseil de Sécurité des Nations Unis à New York.
“… Pour la première fois que le peuple burundais avait l’espoir que le rapport de l’enquête ferait toute la lumière sur ceux qui ont provoqué la crise actuelle, voilà que le Conseil de Sécurité des Nations Unis tarde à publier ce rapport …”

Le 9 août 1996, enfin le Zaïre déclare formellement l’embargo contre le Burundi comme les autres pays africains …

Le 13 août 1996, Luc Rukingama confie à la journaliste belge Colette Braeckman parlant de BUYOYA : “Ses atouts sont d’abord la confiance de la population … Il faut aussi remarquer que personne, ni dans le pays, ni à l’étranger, ne réclame le retour au pouvoir de l’ex-Président NTIBATUNGANYA…”.

Le 16 août 1996, le premier ministre [Pascal-Firmin NDIMIRA] du Régime putschiste : “Les gens nous ont même poussés à prendre déjà des mesures de rationnement et bientôt, nous allons pratiquer la journée continue. Au niveau de la population rurale également, nous avons des échos selon lesquels la population est derrière nous, ce qui remonte le moral”.

Le 19 août 1996, les FAB et les milices provenant du camp de déplacés de RUHORO attaquent le dispensaire de MUBUGA à NGOZI. Sept citoyens barundi sont massacrés sans pitié.

21 août 1996, Amnesty International dénote plus de 6000 citoyens barundi tués depuis le Coup d’Etat de BUYOYA.

Le 22 août 1996, la publication du rapport de la commission d’enquête de l’ONU sur les événements d’octobre 1993 tombe … Le dictateur président Buyoya est épargné mais tous ses bras droits militaires sont cités. Dès le 20 août 1996, le Chef d’Etat-major de l’armée, le colonel Jean Bikomagu, le chef de la gendarmerie, Pascal Simbanduku, et le chef de la sécurité présidentielle, Gedéon Fyiroko, cités dans le rapport avaient déjà été écartés … Le président putschiste Buyoya semble avoir gagné son bras de fer avec le parti PARENA et son leader, l’ancien président Bagaza.
Malgré la colère de MUSEVENI et KAGAME qui espèraient plus Bagaza …

25 août 1996, KIGALI se rallie à l’embargo contre BUYOYA.

Au Kivu, l’exode interminable des réfugiés Burundais et Rwandais de la plaine de la Ruzizi commençe. Ils fuyent les combats entre Banyamulengues (façade des forces Rwandaises, Burundaises, et Ougandaises) et les FAZ en déroute. Les réfugiés remontent sur Bukavu, puis Goma, puis…beaucoup d’entre eux disparaissent.

27 août 1996, la journaliste Colette Braeckman interview le putschiste BUYOYA : ” Il s’agit d’un coup d’Etat pas comme les autres. Ce qui m’a décidé à intervenir, c’est la situation dramatique du pays, le danger de voir le Burundi exploser, entrer dans une situation de génocide à la rwandaise: à Bugendana, à Teza, c’est déjà ce qui s’est déjà passé, …”

28 août 1996, les représentants des Eglises chrétiennes au Burundi demande à NYERERE de reconsiderer l’embargo. Ils soulignent les “méfaits sociaux”.

30 août 1996, le Conseil de sécurité de l’ONU condamne enfin le Coup d’Etat de BUYOYA. Le Conseil soutient l’embargo économique régional. Le Conseil appelle le dictateur BUYOYA à la discussion avec le CNDD. Le Conseil lui donne deux mois au cas où il y aura un embargo sur les armes qui va se rajouter.

31 août 1996, BUYOYA rejette la menace de l’ONU et refuse de discuter avec la Résistance – CNDD.
La Résistance – FDD intensifie ses attaques à KAYANZA. Le CNDD déclare avoir l’intension de prendre KAYANZA, BUBANZA, et KIRUNDO, pour isoler le pays.

Septembre 1996 …

Entre le 3 et le 4 Septembre 1996, la Résistance-FDD attaque Bujumbura, la Capital. Trois obus tombent sur Bujumbura sans blesser quiconque. La capitale est déjà privée d’électricité, et soumise à un blocus alimentaire. Des centaines de jeunes résistants tombent sur le champs de bataille. Les FAB y mettent les moyens hélicoptères, et armes lourdes. L’APR et l’armée ougandaise sont en allerte, viennent au secours.
Pour les soldats de BUYOYA, c’est une sorte d’hécatombe … De nombreuses victimes font pleurer les associations des veuves des militaires !
La Résistance-FDD est désormais résolue à aller jusqu’au bout. Elle ne désire plus négocier avec “le putschiste Buyoya”. A la BBC, Jean Marie NGENDAHAYO appelle au soutien international vis à vis de la Résistance afin de donner un coup de grâce au putschiste BUYOYA.
22 députés FRODEBU appellent à leur formation à rejoindre la Résistance CNDD.
Nul était l’arrivée des armées rwandaises, et ougandaises …
Un avion militaire américain attérie pour évacuer une trentaine d’étrangers.

Le 5 septembre 1996, BUYOYA demande aux jeunesses de s’enrôler pour combattre la Résistance-FDD. Les clients sont peu nombreux !  Beaucoup préfèrent prendre la fuite vers l’Europe  demander asile [ A partir de ce moment, à l’étranger, cette jeunesse dorée sous la Dictature apprend à comprendre ce que les autres ont enduré pendant  de longues années.].

Le 9 septembre 1996, MGR. Joachim RUHUNA est assassiné en passant sur la grande route NGOZI-GITEGA. Alerté par des citoyens, le diacre Cyrille KAMANA intervient. Un jeune l’accompagne et ils trouvent la voiture entrain de brûler. Dans le véhicule, on trouve l’Archévêque de GITEGA, la Soeur Irénée, et Concessa. Mgr. RUHUNA est criblé de balles. Sr Irénée , elle aussi est déjà morte. Seul Concessa respire encore. Le diacre coure au camp militaire de MUTAHO demander secours. Personne ne répond ! Ce n’est qu’au matin que les secouristes arrivent … Mais c’est trop tard pour tous ! MGR. Joachim RUHUNA n’était pas très apprécié par le Ministre de la Défense.

Sur la RN2, la route entre Bugarama et Gitega, plus aucun militaire n’ose s’y aventurer. Sauf pour venir combattre avec les Résistants ! Cette zone est désormais sous contrôle de la Résistance …
Pour les zones sous contrôle de la Résistance, des administrations et un gouvernement parallèles se mettent en place.

Le 13 septembre 1996, le dictateur BUYOYA, sous embargo totale de la Région, sort un décret constitutionel qui restaure l’Assemblée Nationale, les partis politiques et les associations à vocation publique. Mais il manque la troisième condition …

Le 14 septembre 1996, le catéchiste Macaire Bavumiragiye est arrété à Muramba par les militaires FAB. Sa famille ne le reverra plus jamais.

Le 25 septembre 1996, les Etats de la région annoncent que les sanctions ne seraient pas levées.

Dans le village de Nyeshenza en commune de Mugina, en province de Cibitoke, un face à face  a lieu entre Résistants-FDD et militaires FAB-APR-Armée Ougandaise. De nombreuses victimes de part et d’autres, dont une trentaine de civiles tués.

Le 30 Septembre 1996, l’APR [ Rwandese Patriotic Army ] expulse 392 réfugiés barundi du Rwanda dans les provinces nord du Burundi.
Ces derniers sont donnés aux militaires burundais. Puis ils disparaissent tous.
A Rutegama (Muramvya),…arrivés à hauteur d’un groupe de femmes et d’enfants se cachant dans une maison, les FAB [à Buyoya] ouvre le feu, tuant instantanément cinq personnes et en blessant sept autres, dont certaines décédent par la suite.

Octobre 1996 …

Le 7 octobre 1996, Léonce Ngendakumana quitte l’ambassade d’Allemagne, où il s’était réfugié depuis le Coup d’Etat de juillet.
Il a été convaincu par ses collègues FRODEBU soutenant le Régime putschiste [et une délégation de diplomates américains et européens] pour venir présider la séance d’ouverture de l’Assemblée Nationale, qui se déroulera en l’absence de 26 des 65 députés FRODEBU. Mr. Sylvestre Ntibantunganya, lui ne bouge pas de l’Ambassade des USA à Bujumbura, où il se terre depuis le Coup d’Etat.

Au marché de Matana, commune Matana, en province de Bururi, 112 civiles Barundi sont massacrés par l’armée FAB encadrant des milices, à cause des rumeurs de la présence de la résistance-FDD …

Le 9 octobre 1996,  le dictateur BUYOYA profite de la main tendue du Rapport de la Commission d’enquête très clément en sa personne [ alors qu’il était bel et bien le cerveau du putsch d’octobre 1993 ] , et lors d’un Conseil des Ministres, il met en place une Commission de travail pour sortir quelques choses…

Le 12 octobre 1996, les leaders de la Sous Région et l’Union Africaine, notamment Mwalimu Julius Nyerere, se réunissent et annoncent un début de négociation à venir entre le putschiste Président Buyoya et le Président du CNDD, Mr. Léonard Nyangoma … Mais ils maintiennent tout de même les sanctions.

Le 24 octobre 1996, une liste des 112 habitants de Matana massacrés par les FAB sort. On y découvre de nombreuses femmes, et des enfants.
Sur base du travail de la Commission de travail instauré le 9 octobre, le Ministre des relations extérieurs burundais [Luc Rukingama] envoie une demande au Secrétaire des Nations Unis pour la mise en place d’un Tribunal Pénal International pour le Burundi.

Au environ du 25 octobre 1996, à BUKAVU, au Zaïre (actuel RDC ) , les roquettes pleuvent dans la ville d’ Uvira. Les armées Rwando-Burundo-Ougandaise [ Banyamulenge ] combattent les troupes zaïroises. Ces combats sont confirmés par le chef d’état major des FAB, Lt. Col. Jean Bosco Daradangwe.
Selon les agents du HCR sur place, les Banyamulenge viennent de s’emparer de l’aéroport d’Uvira. Ils ont coupé toutes les connexions satellites et radios. Des dizaines de milliers de réfugiés barundi et rwandais mais aussi des congolais fuient la ville.
Pendant ce temps, le President Mobutu Sese Seko est en Suisses en pleine chimiothérapie afin de soigner son cancer depuis le mois d’août …
La secrétaire générale du UNHCR Sadako Ogata parle de 300,000 refugiés qui fuient les combats …  Face à cette tragédie indescriptible, le Haut commissaire aux réfugiés des NATIONS UNIES pour les réfugiés, Mme SADAKO OGATA, demande aux Réfugiés de rentrer dans leurs pays d’origine. Elle leur promet de les « accompagner jusqu’à leur commune d’origine et aider à retrouver leurs habitations ».

A la colline de Murambi, en commune de Buganda, à Cibitoke, 400 réfugiés barundi rentrant de manière forcée des camps de l’Est du Zaïre sont massacrés par les forces de l’ordre FAB [aidées par l’APR et l’armée Ougandaise].

Les Résistants-FDD tentent d’ouvrir un corridor pour permettre aux Réfugiés qui fuient le KIVU [ Zaïre ] en proie aux attaques des Banyamulenge [ les armées Rwando-Burundo-Ougandaise ]. Les combats s’intensifient dans Bujumbura Rurale, et dans la province de BURURI. De nombreux résistants y laissent leur peau. Mais les militaires tombent aussi comme des mouches.

Le 26 octobre 1996, la Commissaire européenne à l’aide humanitaire, Emma Bonino, ne cache pas son appréhension sur un nouveau génocide. Plus de 1,2 million de réfugiés se trouvent dans une situation extrêmement précaire dans la zone aux alentours de la ville d’Uvira (est du Zaïre). L’action humanitaire est actuellement pratiquement paralysée, à cause de la terreur produite par les forces Banyamulenges [ APR – FAB – Armées Ougandaises].

A Kayanza, les résistants prennent de surprise dans le camps de déplacés Buranino en commune de Butaganzwa, la préparation d’un raids contre les populations civiles locales. 12 miliciens parmi les déplacés meurent sur place.

A Gatumba, en commune de Mutimbuzi en province de Bujumbura, 40 Barundi retournant des camps de réfugiés de l’ Est-Zaïre sont exécutés sur le champ par les militaires FAB. Puis, ils sont entassés dans une fosse commune.

Le 29 octobre 1996, les combats s’étendent à MURAMVIYA , mais aussi à KAYANZA et CIBITOKE…

Le 30 octobre 1996, Cyriaque SABINDEMYI écrit dans IJAMBO – Les quatres vérités – : “Le peuple burundais réalise un exploit: dire Non à l’armée criminelle” dans un article intitulé “De la révolution pacifique à la révolution armée”.
A Bujumbura, à 9h30′, le nouveau nonce apostolique présente ses lettres de créance au putschiste BUYOYA. Pour le gouvernement Putschiste, il s’agit de la première reconnaissance officielle.

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