Image-International_Crisis_Group-LogoSelon M. Jean Berghmans Siniha, économiste burundais, ICG (International Crisis Group), dans “Danger de rechute au burundi : question foncière et consolidation de la paix (I) (II)” confond  la question foncière et les défis notamment d’aménagement du territoire  auxquels est confronté le Burundi  avec une population qui a atteint presque les 10 Millions d’habitants, notamment  due au retour massif des réfugiés Bahutu Barundi -les enfants de l’ancien Royaume millénaire du Burundi Ingoma y’Uburundi –  suite à l’avènement démocratique au Burundi en 2005.
Le Burundi s’est lancé depuis 2005 à la modernisation de tout son système socio-économique. Les réalisations sont importantes. Le clou devrait arriver dès 2017 lorsque la question du déficit énergétique sera résolu. Il faut être patient et poursuivre les efforts de relance économique. Cà  c’est le vrai message !  La politique de développement d’abord !   ICG  ne comprend pas ce processus socio-économique en cours …

M. Siniha affirme  que: “ICG s’alarme parce que l’UPRONA (ex-parti UNIQUE sous la Dictature) n’est pas content. Nombreux de ses membres  étaient des spoliateurs de terre, et désormais ils sont obligés sans dédommagement de rendre terres volées à leurs propriétaires. L’Uprona représente sur l’échiquier national au niveau des rapports de force politique un Poids électoral [Pe] de 7,86% (selon les résultats des élections démocratiques de 2010). Il est difficile de comprendre ICG conclure que le Burundi peut rechuter à cause d’une loi, votée fin décembre 2013,  qui demande aux voleurs  membres de l’élite de l’ancienne dictature burundaise ( majoritairement membres de UPRONA) de remettre les terres volées à leurs propriétaires”.

Pour M. Siniha: “en 2012, ICG demandait au Burundi de ne pas abandonner les quota ethniques des Accords D’Arusha. Le système de quota ethnique institutionnalisé des Accords d’Arusha est cher, injuste,tue l’économie burundaise et accentue la pauvreté.
Les quota ethniques sont devenus un frein à l’amélioration économique du Burundi.  Les recettes internes en 2013 [1] était aux environs de 614 Milliards BIF  soit  396,1 Millions USD.  60% de ces recettes, soit 237,6 Millions USD, ont été utilisés pour payer les salaires de l’Etat au cours de cette année 2013. Le fonctionnement de l’Etat avec l’entretien des quota ethnique devient invivable. Selon de nombreux experts, le gouffre au Burundi, ce sont  les salaires qui absorbent, à elles seules, plus de 60% des recettes nationale qui, au contraire pourrait servir à une politique de relance économique du pays.
De plus, pour rappel, la Constitution à quota ethnique des Accords d’Arusha consacre un quota de partage 60/40 (60% aux citoyens Bahutu Barundi -90% de la population burundais[2]- c’est à dire  8,8 Millions d’individus  contre  40% aux Batutsi c’est à dire aux Bahima burundais – 5 à 6% de la population burundaise – soit environs  591 Mille individus ). L’Etat étant le premier employeur au Burundi, le salaire que verse l’Etat à ses fonctionnaires  sera un facteur prédominant sur la relance de l’économie du pays. Or, avec ces quota ethniques, on remarque que  1 Hutu burundais devrait avoir reçu 16 USD en cette année 2013  alors qu’ 1 Hima (Tutsi) aurait reçu   160,8 USD. Les BaHutu représentent 90% de la population burundaise. Donc le Burundais a moins consommé cette année…”.

L’économiste burundais affirme que “il y a un manque de cohérence d’ICG lorsque cette organisation milite pour garder les quota ethniques des Accords d’Arusha et en même temps critique l’état du Burundi de ne pas mener une politique de gestion de son territoire digne des défis que posent la démographie “galopante” burundaise.   ICG devrait plutôt aider à mobiliser des fonds pour aider à la consolider”.

A contrario d’ICG, reprend M. Siniha: “l’Etat du Burundi  s’est engagé, grâce à l’arrivée du CNDD-FDD en 2005 dans les institutions, à une politique de modernisation de son territoire. Seulement, avec les moyens dont le Burundi dispose, des réalisations se mettent en place peu à peu.
Par exemple, avec la politique d’instauration de “villages” dans toutes les 129 communes burundaises, il s’agit d’un grand pas dans  l’aménagement du territoire qui se met peu à peu en place  pour accueillir plus de Burundais à l’avenir. La maison de demain des Barundi sera l’immeuble à étages…
Avec les catastrophes de plus en plus fréquentes causées par des pluies diluviennes, inondant ou détruisant tout au passage, l’état du Burundi plantent des arbres à travers le pays  pour ne pas oublier la jonction entre les questions  démographiques ( avec la multitude de constructions – dont les villages qui apparaissent ) et  environnementales ( les défrichements non bien réfléchis ).
Certes cela ne suffit pas mais l’État du Burundi le fait.
Enfin les conflits juridiques  concernant les terres existent dans le monde entier. Le gouvernement du Burundi a fait une réforme du code foncier pour encore mieux affiner la question. Les problèmes qui se posent au Burundi sur la question foncière – conflit foncier- que la Commission Nationale Terre et Autres biens (CNTB) est entrain de résoudre concerne des terres que des spoliateurs ont volé aux propriétaires.  Là, il ne s’agit plus de dire, comme le suggère International Crisis Group (ICG) qu’il faut être souple la dessus. Non, c’est la loi qui doit s’appliquer en faveur du propriétaire lésé  car – Bien mal acquis ne profite jamais !  – …”.

M. Siniha termine: “ICG a tort de penser, à travers ses analyses,  que le Burundi est en danger de rechute à cause de la question foncière  ( la loi de la réforme de la CNTB )  et  de la consolidation de la paix ( les lois de réforme annoncées  mettant à la poubelle les quota ethniques des Accords d’Arusha ).  Il ne s’agit là que des effets de la politique de modernisation du système socio-économique du Burundi qui se met en place …”.

DAM, NY, AGNEWS, le 21 février 2014

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