Human Rights Watch ne cache plus ses agendas politiques au Burundi : de la négation de l`Etat de Droit à l`incitation à la guerre civile… Ce n`est plus un secret pour personne, la soi-disant organisation internationale pour la défense des droits humains, Human Rights Watch, apparemment tombée dans le jeu de l`opposition et de ses alliés, fait tout pour manifester son désaveu au CNDD-FDD et à la majorité du peuple burundais qui a porté ce dernier au pouvoir. Dans son rapport 2011 sur le Burundi, il est clair que, dans ce désaveu, non seulement Human Rights Watch mène une campagne de sensibilisation à la guerre au Burundi, mais aussi incite les perdants aux élections démocratiques de 2010 à prendre les armes.

 

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Concernant les élections électorales du 24 mai 2010, Human Right Watch (HRW) semble ne pas reconnaitre la victoire du CNDD-FDD, se contentant hypocritement de déclarer que c`est la commission électorale (notez au passage la qualification non anodine : la CENI n`est même pas indépendante d`après HRW) qui a annoncé une majorité écrasante pour le parti au pouvoir. D`un coup, Human Rights Watch s`inscrit dans la ligne de l`opposition en remettant en cause l`impartialité et le travail de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), pourtant salués par la société civile burundaise, la majorité de la classe politique burundaise et les observateurs internationaux eux-mêmes.

Ensuite, selon HRW, les observateurs internationaux ont qualifié les élections de « calmes » car ils étaient soulagés que le Burundi n””ait pas sombré dans une violence de masse. Faux ! C´est se moquer de la compétence de ces observateurs internationaux, qui ont affirmé au lendemain de ces élections que celles-ci étaient libres et transparentes, et qu´ils regrettaient malheureusement que les partis perdants se soient retirés du reste du processus. Ce qui signifierait que HRW s´inscrit en faux avec la communauté internationale, dont il dénoncerait la complaisance. Ce slogan a été littéralement emprunté par HRW aux membres de l`ADC-Ikibiri qui réfutent en bloc le processus électoral de 2010.

Dans la même foulée, HRW accuse le gouvernement burundais d´avoir « facilité la prise de contrôle illégale du principal parti d””opposition ». Faux ! Cette « prise de contrôle » : illégale par rapport à quoi ? Tout d´abord, le changement de tête du parti FNL a été une affaire interne au parti, après que leur leader (Agathon Rwasa) a pris fuite sans donner de nouvelles. Ensuite, le Burundi est un Etat de Droit où il existe des lois sur l´organisation et le fonctionnement des partis politiques. Tant que la loi est respectée, l´Etat se contente d´entériner les résultats. Et c´est ce qui s´est passé dans le cas du FNL. C`est qui est étonnant ici, est que HRW ne donne aucune preuve de l´immixtion du gouvernement burundais dans les péripéties de ce parti ; encore une fois, il s´agit d´un argument gratuit et diffamatoire emprunté dans les tiroirs du camp de Rwasa.

Pire encore, HRW affirme que « certains membres du FNL et d””autres partis d””opposition se sont repliés dans la brousse et ont pris les armes ». Faux ! Jusqu´aujourd´hui, aucun membre du FNL – ni-même Rwasa – ou de quelque autre parti d´opposition, d´où qu´il soit, n´a jamais fait cette revendication. Comment HRW se permet alors de déclarer qu´ils ont pris les armes ? L` « ADC-Ikibiri », dont font partie certains membres du FNL et des partis d´opposition, a jusqu´à présent formellement rejeté toute idée de recourir à la force dans son bras de fer politique avec le gouvernement. Cette alliance s´est même désolidarisée des bandits armés qui n´avaient rien à voir avec elle. Quant à la police, elle a réagi dans le respect de ses prérogatives pour protéger la population victime de ces bandits, et non pour « appréhender et tuer des membres du FNL qui tentaient de rejoindre les groupes armés ». Par cette déclaration, on comprend que HRW donne du crédit et incite certains membres du FNL et d´autres partis de l´opposition à prendre les armes et à créer une rébellion.

Le fait que des journalistes, des membres de la société civile et des organisations internationales aient été interpellés par la justice – et non réprimés par le gouvernement comme le prétend HRW – n´a rien à voir avec leurs activités professionnelles, mais avec des actes individuels répréhensibles par le code pénal burundais. Aux yeux d´un observateur, cette déclaration est clairement un achat d´influence par HRW du monde de la société civile et des organisations internationales pour les inciter à plus de provocations, dans une stratégie visant à assurer sa survie au Burundi.

Les élections et l””effondrement des avancées démocratiques

« Je tiens à vous féliciter de ce que vous avez réussi à faire jusqu””à présent. Ces réussites sont avant tout le fruit de votre travail, le résultat d””un effort dirigé au niveau national et animé par la volonté d””en finir pour de bon avec un passé perturbé, afin d””instaurer la paix » a souligné Ban Ki-moon, le Secrétaire Général des Nations Unies, en visite au Burundi au mois de juin 2010.

« Effondrement des avancées démocratiques » : sur quels critères HRW peut-il utiliser un tel qualificatif ? L´usage des concepts d´intimidation, de corruption et l´utilisation des fonds de l´Etat par le CNDD-FDD est sans fondement et ne profite qu´à ceux qui veulent l´entendre. Les mécanismes mis sur pieds pour le bon déroulement du processus électoral étaient transparents. Les partenaires nationaux et internationaux ont pu suivre de près leur mise en application, en témoigne par exemple la synergie des médias qui n´a ménagé aucun effort pour dénoncer tout abus en temps réel. Les élections ont abouti, et ce n´est pas l´abandon de la suite du processus électoral par quelques partis perdants, quelle que soit la sympathie que HRW leur porte, qui fait effondrer les avancées démocratiques. Il serait aberrant de nier que dans un pays qui sort à peine de tant d`années de guerre civile des manquements d`ordre technique ou organisationnel n´existent. Toutefois, la démocratie étant une recette qui nécessite beaucoup d`ingrédients, il faut reconnaitre que le Burundi est sur le chemin de la démocratie n`en déplaise à ceux qui prêchent l`apocalypse pour leurs intérêts personnels. Le temps n`est pas à décourager et à miser sur la peur, mais à aider à relever les défis que ce parcours comporte et appuyer tous les partenaires impliqués dans la promotion et la sauvegarde des pratiques démocratiques. Le constat de HRW est de nature à décourager, afin d`inciter la communauté internationale à fermer les robinets et à donner du crédit à l`option armée.

La violence politique et le retour au conflit armé ; la répression de l””opposition politique et la résurgence de la torture

HRW énonce ensuite une pléthore de faits d´une façon sensiblement biaisée, digne d´une presse acharnée d´opposition en rage de revanche. Pour garder bonne conscience et un semblant d´impartialité, il a été convenu dans ce rapport de citer rapidement quelques crimes commis par les anciens concurrents du CNDD-FDD. Comme victime d´amnésie subite, ce rapport semble oublier que les élections se sont déroulées de façon calmes et transparentes, ne légitimant aucune tentative de déstabilisation d´un pouvoir, directement élu par le peuple, par une poignée de politiciens déçus. La population burundaise a voté avec l´espoir d´une paix durable, et elle ne laissera pas à quelques mauvais perdants la chance de confisquer le pouvoir de leurs élus. Nulle part dans ce rapport, HRW ne mentionne le cadre de dialogue permanent des partis politiques, instauré pour résoudre les incompréhensions qui puissent surgir dans toute vie politique d´un pays. Ce cadre est bel et bien soutenu par l´ONU, la communauté internationale et le gouvernement burundais, bien que malheureusement boycotté par les membres d´ « ADC-Ikibiri ».

Défenseurs des droits humains et journalistes

Le rôle des défenseurs des droits humains et des journalistes est très important pour la promotion et la sauvegarde des pratiques démocratiques. Aucun pays au monde qui aspire au bien-être de ses citoyens ne peut s`en affranchir. Toutefois, dans un Etat de Droit, il serait inacceptable que ces défenseurs des droits et journalistes s`adonnent, sous la couverture de leur métier, à des actes illégaux et offensants. Dans de tels cas, l`Etat se réserve le droit de les traduire en justice – non pas parce qu`ils sont défenseurs des droits humains ou journalistes, mais en tant que citoyens soumis au droit pénal burundais.

Justice transitionnelle

Une réflexion mûrie vaut mieux qu`une conclusion hâtive. HRW exhibe un retard du gouvernement dans l`analyse du rapport qu`un comité représentant le gouvernement, la société civile et l`ONU lui a soumis à la suite « des consultations nationales » (remarquez ici aussi les guillemets indiquant le doute de HRW envers ces consultations) pour créer la Commission Vérité et Réconciliation. Ce rapport de HRW semble ignorer l`importance des échéances électorales que le Burundi traversait à cette époque. Sans minimiser le travail de ce comité, la sagesse a requis que cette question soit traitée après les élections, afin de préserver toute son importance en la conservant à l´abri des discussions politiques du moment. C`est pour ce faire que S.E. le Président de la République du Burundi a, lors de son discours d`investiture, porté à la connaissance de l`opinion nationale et internationale que la mise sur pied de la Commission Vérité et réconciliation est l`une des priorités de son mandat.

Acteurs internationaux clés

Que les diplomates internationaux suivent de près ce qui se passe au Burundi n`a rien d`étrange. Les défenseurs des doits humains et les journalistes sont des citoyens comme les autres et ne sont pas exemptés des poursuites judiciaires pour des actes qu`ils ont commis. Assister aux procédures dans les affaires qui touchent ces défenseurs des droits humains et ces journalistes peut entrer dans les prérogatives diplomatiques et ce n`est en aucun cas une preuve que ces droits sont bafoués au Burundi. Il en est de même pour les condamnations et la demande du ministre belge des Affaires étrangères aux sujets des arrestations de Kavumbagu et de Nyamoya. Dans un monde civilisé, personne ne peut en vouloir à ce ministre d´avoir exprimé son opinion. Mais on peut comparer cette remarque au ministre des Affaires étrangères burundais qui condamnerait et demanderait des enquêtes sur le traitement des Belges en processus judiciaire. Toutefois, le Burundi, conscient du principe de souveraineté des Etats, ne veut pas se mêler des affaires internes des autres Etats. Quant aux Etats-Unis, ils sont parmi les amis du Burundi. L`assistance que ce pays a offert au Burundi, à la demande du gouvernement burundais lui-même, est signe des bonnes relations entre ces pays. Le fait que les Etats-Unis aient exhorté le gouvernement à poursuivre les hauts responsables soupçonnés d`être impliqués dans le meurtre de Manirumva semble irréaliste et hardiment mal interprété, car les enquêtes ne sont pas encore terminées, et la justice n`a pas encore rendu son verdict. HRW tend à diaboliser certains et à allègrement épargner d´autres. Dans des cas incertains, HRW devrait appliquer le bénéfice du doute et se retenir de fonder certaines allégations sur les dires des détracteurs du pouvoir.

Concernant les pressions que le Rwanda exercerait sur le Burundi, là aussi, il y a lieu de comprendre les entêtements de HRW. Le Rwanda et le Burundi sont deux Etats-frères et souverains qui partagent une même histoire et dont les peuples respectifs ont des liens de fraternité qui ne datent pas d`hier. Dans la « complexité régionale de sécurité », toutes les décisions prises par ces deux Etats sont dans leur intérêt commun. Que HRW clôture son rapport sur une supposée pression du Rwanda sur le Burundi en matière de réfugiés est une manœuvre de plus dans sa politique de « diviser pour survivre ». L`intention de HRW est sans équivoque à ce sujet : créer un sentiment de haine entre les deux Etats et peuples frères afin d´avoir de quoi rapporter dans l`avenir, et ainsi continuer à recevoir des subventions.

En guise de conclusion, le constat est que ce rapport semble être motivé par des agendas politiques destinés à discréditer le gouvernement burundais, et à replonger le Burundi dans une guerre civile en incitant certains mouvements politiques qui, jusqu`ici ont rejeté l`usage de la force dans le différend qui les oppose au gouvernement légitime, de rejoindre le maquis et reprendre les armes. Dans ce contexte, il est de la responsabilité de l`Etat burundais d`apprécier l`ampleur de telles intentions et le cas échéant de réagir.

Par Innocent Bano / Bujumbura, le 29 janvier 2011. [ Le rapport 2011 de HRW : Chapitre sur le Burundi ]

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