Conférence des partenaires au développement du Burundi Genève, le 30 Octobre 2012
Conférence des partenaires au développement du Burundi Genève, le 30 Octobre 2012

Les Conclusions de la conférence des partenaires au développement du Burundi …

Les chefs de délégations des pays et des Organisations internationales et Institutions financières partenaires ainsi que des représentants de la société civile et du secteur privé, se sont réunis à la Conférence des partenaires au développement du Burundi organisée par le Gouvernement Burundais avec l’appui de l’Union Européenne, du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), de la Banque Mondiale (BM), de la Commission de Consolidation de la Paix des Nations Unies (CCP) et les Gouvernements de la Suisse, de la République Fédérale d’Allemagne et du Royaume de Belgique et de la République Populaire de Chine, qui s’est tenue au Palais des Nations à Genève, Suisse, les 29 et 30 octobre 2012.

Saluant la présence de Son Excellence Dr. Ir. RUFYIKIRI Gervais, Deuxième Vice-Président de la République du Burundi qui a ouvert et présidé les travaux de la conférence.

Reconnaissant que l’objectif de la conférence était de présenter les résultats du développement du Burundi durant les cinq dernières années, et de mobiliser le soutien politique et les ressources nécessaires au financement du Programme d’Actions Prioritaires du Cadre Stratégique de Croissance et de Lutte contre la Pauvreté (CSLP II) – deuxième génération pour la période 2012-2015 ;

Réitérant qu’il n’y a pas de développement sans paix, ni de paix sans développement et que les droits de l’homme constituent le troisième pilier du développement durable ;

Rappelant que le CSLP II est structuré autour de quatre axes principaux qui constituent le cadre fédérateur de toutes les politiques sectorielles et multisectorielles du Burundi à savoir :

Axe I  : Renforcement de l’Etat de droit, consolidation de la bonne gouvernance et la promotion de genre.

Axe II : Transformation de l’économie burundaise vers une croissance soutenue et génératrice d’emplois.

Axe III : Amélioration des taux d’accès et de la qualité des services sociaux de base ainsi que le renforcement du socle de la protection sociale.

Axe IV  : Gestion de l’espace et de l’environnement pour un développement durable

Remerciant sincèrement les partenaires et institutions qui ont assisté le Burundi dans la préparation et l’organisation de cette conférence ; Reconnaissant la contribution importante de tous les partenaires du Burundi dans l’accompagnement du Burundi vers la paix et le développement durables ;

1. Toutes les délégations félicitent le Gouvernement et le peuple burundais pour les avancées considérables du Burundi notamment en matière de bonne gouvernance, de consolidation de la paix, de l’éducation et de la santé. En même temps, elles reconnaissent que la reprise économique demeure lente et que par conséquent, la réduction de la pauvreté continue à être un défi majeur et que les taux d’investissements restent très bas.

2. Elles saluent les mesures envisagées par le Gouvernement du Burundi pour faciliter la mise en œuvre des programmes du CSLP II. Elles reconnaissent aussi l’ampleur des moyens requis pour la mise en œuvre du CSLP II et réaffirment leur soutien à la stratégie annoncée afin de consolider la paix et relancer le développement du pays.

3. Elles notent avec satisfaction le fort esprit de partenariat généré par la Conférence des Partenaires de Genève qui donne place à la diversité d’acteurs comme le partenariat mondial pour la coopération au développement conclu à Busan le stipule, et réaffirment leur engagement à tout mettre en œuvre pour le succès du CSLP II.

7. Tous les participants apprécient la nécessité de renforcer la collaboration et la communication entre tous les partenaires nationaux et internationaux pour faire avancer le programme de développement du Burundi. Bien plus, ils reconnaissent l’importance du dialogue inclusif et constructif en tant que moyen de parvenir à une croissance économique soutenue, au développement durable et au soutien des efforts du Burundi pour la paix, la stabilité politique et la sécurité.

8. Ils recommandent que ces appuis soient livrés à travers des modalités qui renforcent la capacité de l’État, consolident la paix et la stabilité, renforcent la capacité des institutions locales et centrales, atténuent la vulnérabilité aux catastrophes futures, protègent l’environnement, promeuvent et protègent les droits de l’homme et l’égalité entre les sexes. En outre, ils créent un environnement favorable à l’épanouissement du secteur privé et la société civile et renforcent la responsabilité mutuelle et la transparence des actions entreprises par le Gouvernements et tous ses partenaires nationaux et internationaux.

9. Le concept et les actions proposées, pour améliorer le climat politique par un dialogue participatif et ouvert afin de promouvoir un développement plus large et inclusif, ont été appréciés.

10. Compte tenu de la baisse probable des flux d’aide, en grande partie en raison de l’impact de la crise économique mondiale directe et indirecte sur l’économie burundaise, ils ont convenu de la nécessité de maintenir l’appui budgétaire comme un instrument majeur de la distribution de l’aide, et d’assurer un financement stable et prévisible comme condition préalable à la durabilité.

11. Ils sont satisfaits de l’engagement continu de la société civile et du secteur privé dans le processus du CSLP II surtout à travers leur participation tant dans son élaboration que dans sa mise en œuvre et son suivi-évaluation.

12. Ils reconnaissent, ensemble, la nécessité d’une aide humanitaire ciblée, en particulier avec le retour prévu des réfugiés burundais pour la réinstallation après la fermeture du camp de Mtabila. Les besoins en abris sont susceptibles d’être énormes et requièrent une action urgente du gouvernement burundais et de la communauté internationale. Ils sont tous de l’avis que le secteur de l’agriculture nécessite une attention particulière, car elle va jouer un rôle incontournable pour la sécurité alimentaire et la relance économique des ménages burundais rapatriés.

13. Ils s’accordent tous sur l’importance du secteur privé pour catalyser le développement économique durable au Burundi et la nécessité de solides partenariats public-privé. Ils encouragent ainsi le Burundi à poursuivre les efforts visant la création des conditions attractives pour les investisseurs ainsi que les hommes et les femmes d’affaires. Le peuple Burundais a besoin d’emplois et a le talent et la volonté de soutenir la croissance économique dans l’avenir. 15. Tous les partenaires réitèrent leur engagement à soutenir le Burundi pour honorer les principes directeurs énoncés dans la Politique Nationale de l’aide, notamment :

14. 1. Alignement et appropriation : Ils conviennent d’aligner leur aide sur les priorités du CSLP II sous le leadership du Gouvernement du Burundi. Ils se réjouissent de l’existence d’un cadre de dialogue (Groupe de Coordination de partenaires) qui est une instance conjointe pour le suivi de la mise en œuvre du CSLP II, et dont le pilotage revient au Gouvernement burundais pour établir les priorités de l’aide internationale ainsi que coordonner et accélérer la mise en œuvre de cette aide. Les partenaires s’engagent en même temps à contribuer au renforcement des capacités institutionnelles du Gouvernement burundais, telle que la coopération dans le domaine social pour continuer à améliorer l’accès aux services sociaux de base

14.2. Coordination : Ils conviennent aussi de renforcer la coordination par le biais de consultations régulières et la transparence des appuis en faveur du Burundi. Ils acceptent de se concentrer sur les secteurs prioritaires, en coordination étroite avec le Gouvernement du Burundi et les autres acteurs.

14.3. Efficacité : Les partenaires au développement du Burundi présents à la Conférence s’engagent à travailler ensemble pour assurer l’efficacité de l’aide, de faciliter un dialogue permanent entre tous les partenaires au développement pour mettre en évidence les facteurs qui contribuent au succès ou à l’échec de la mise en œuvre du CSLP II, et promettent d’optimiser l’assistance qui sera fournie.

14.4. Intégration : Ils adhèrent à l’importance de continuer à organiser des consultations de proximité avec un grand nombre de communautés clés, y compris le peuple burundais, les groupes politiques, la société civile, les ONG, les collectivités locales, le secteur privé et la diaspora burundaise, qui ont un rôle vital à jouer dans le soutien des efforts de développement du Burundi. La participation pleine et continue des femmes et des hommes pour orienter l’avenir du Burundi, conformément à la vision 2025 du peuple burundais et du Gouvernement, doit être assurée, afin de garantir la durabilité des progrès et leur impact sur les bénéficiaires, et en particulier les groupes vulnérables.

14.5. Transparence et responsabilité : Ils conviennent encore une fois de faire preuve d’une plus grande responsabilisation et transparence. Ils acceptent de se servir du système de suivi basé sur Internet robuste – Base de données aide au développement (DAD) – pour rendre compte de la livraison de leur aide et de mettre l’accent sur la mesure du rendement et des résultats. Dans un souci de transparence et de reddition de comptes et assurer une plus grande transparence, le Secrétariat Permanent du Comité National de Coordination de l’Aide (CNCA) poursuivra le développement de ses capacités institutionnelles dans le suivi.

14.6. Durabilité : Tous les participants confirment leur vision commune et à long terme d’atteindre et de maintenir la paix, la stabilité, le dialogue et la prospérité au Burundi. Ils réitèrent leur intérêt de continuer à renforcer la coopération dans le domaine économique, y compris l’investissement dans les secteurs du commerce, de l’industrie, de la finance, de la banque, du tourisme, de l’énergie, de l’eau, de l’environnement et du développement durable, de la sécurité alimentaire, de la construction des infrastructures, des technologies de l’information et des statistiques.

15. Ils ont salué l’engagement du Gouvernement du Burundi à :

15.1. Coordonner la mise en œuvre du CSLP II sur la base des priorités identifiées lors de cette conférence et de gérer de manière efficace et transparente les ressources mises à disposition à cette fin.

15.2.Poursuivre les efforts et les réformes visant à créer un environnement favorable au succès des programmes et investissements sous le CSLP-II, en particulier dans les domaines institutionnels et politiques, y compris l’amélioration des droits de l’homme et de l’état de droit, la lutte contre l’impunité, la mise en place des mécanismes de justice transitionnelle et le renforcement de la démocratie, des libertés fondamentales et d’un climat politique ouvert et inclusif dans la perspective des prochaines échéances électorales.

15.3. Prendre en main le suivi opérationnel de cette conférence, notamment en organisant des rencontres sectorielles pour poursuivre le dialogue avec les partenaires concernés, programmer les actions prioritaires dans chaque secteur et coordonner leur mise en œuvre.

15.4. Poursuivre l’amélioration de la gouvernance démocratique et économique ainsi que l’établissement d’un Etat de droit proprement dit à travers le renforcement du leadership de pilotage économique, de lutte contre la corruption et de promotion des libertés individuelles.

16.En tant que partenaires au développement du Burundi, ils ont promis de :

16.1. Continuer à appuyer le Burundi dans ses propres efforts de consolidation de la paix et du développement durable.

16.2. Utiliser le CSLP II comme cadre de référence pour leurs programmes de coopération avec le Burundi.

16.3. Poursuivre les efforts pour mobiliser les ressources financières et autres destinées à soutenir la mise en œuvre du CSLP-II ; aider à mobiliser l’investissement privé en faveur du Burundi ; et fournir l’appui politique et l’assistance technique requis par la mise en œuvre du CSLP II, y compris à travers la promotion des partenariats Sud-Sud.

17. Ils se réjouissent des engagements financiers pris pendant cette conférence malgré la situation économique difficile à laquelle beaucoup de pays font face.

18. Ils soulignent l’importance du suivi de cette conférence, en particulier autour des questions sectorielles. A cette fin, ils envisagent, sous la direction du Gouvernement du Burundi, des consultations ou des conférences sectorielles pour mobiliser l’ensemble des ressources nécessaires à la mise en œuvre du CSLP II.

[Source : burundi-gov.bi /presidence.bi(PP)]

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