Rencontre avec tous les partis politiques du Burundi  au Parlement du Burundi ( Photo: assemblee.bi   , décembre 2013 )
Rencontre avec tous les partis politiques du Burundi au Parlement du Burundi ( Photo: assemblee.bi , décembre 2013 )

A Bujumbura, ces derniers jours, les autorités publiques s’insurgent sur le terme d’ “intolérance politique” (ou “dérive dictatoriale”)  que certains rapports internationaux véhiculent en ce moment. Ce mercredi  19 mars 2014, M. Albert Shingirosecrétaire permanent du  ministère des Relations extérieures et de la coopération internationale, l’a encore répété lors d’une réunion avec les chefs de missions diplomatiques et consulaires ainsi que les représentants des organisations internationales et régionales  qu’il n’ y pas d’intolérance politique au Burundi. Le gouvernement regrette l’attitude de certaines associations de la société civile et les appelle à leur sens de responsabilité et demande aux missions diplomatiques de garder une attitude neutre et de condamner les dérapages sans parti pris.

Pour comprendre ce “coup de gueule” des autorités burundaises …  Au Burundi, l’espace politique est dominé par les enfants de l’élite de la Dictature des Bahima burundais ( Micombero, Bagaza, et Buyoya) qui a régné pendant près de 40 ans et qui a fait plus de 4,5 Millions de victimes Barundi. Il est très important de savoir que ce régime dictatorial n’a jamais été condamné pour ses crimes, dont le Génocide Régicide du Burundi.
Ces enfants de l’élite de la Dictature dominent  la – société civile burundaise – dont les média. Son rapport de force au niveau médiatique  est  qu’ elle contrôle 85% des Media ou Medium au Burundi.
Concrètement, pour qu’un parti politique ou une association, au Burundi, puisse montrer qu’il existe, il  lui faut impérativement être dans le giron de cette société civile  dite UPRONA ( nom de l’ex-parti unique du pays qui existe encore et  dont les enfants de  l’élite de la Dictature sont à majorité membres).  Cette réalité sociopolitique décrite est en total contradiction avec les mots de dérive dictatorial ou d’intolérance politique ( véhiculés par cette société civile UPRONA ) que de nombreuses organisations internationales  ( ONU, HRW, etc. ) relaient à bout de champs contre le régime démocratique burundais.

Rencontre avec tous les partis politiques du Burundi  au Parlement du Burundi ( Photo: assemblee.bi   , décembre 2013 )
Rencontre avec tous les partis politiques du Burundi au Parlement du Burundi ( Photo: assemblee.bi , décembre 2013 )

Les mots d’ “intolérance politique” ont commencé à être utilisés dans ses rapports, par l’ organisation de la société civile burundaise  – Coalition de la société civile burundaise pour le monitoring et l’observation des élections au Burundi –  COSOME ( proche des enfants de l’élite de Dictature, opposée au CNDD-FDD le parti du Président du Burundi  ), au milieu de l’année dernière 2013 lorsque le Mouvement pour la Solidarité et la Démocratie – MSD- ( une organisation politique burundaise prônant l’anarchie et la violence, remise sur les rails politiques en mars 2013  avec l’intervention du Bureau des Nations Unis au Burundi BNUB ) a lancé la mode  consistant à subtiliser le drapeau du parti politique CNDD-FDD  sur ses permanences à travers le pays et à les remplacer par le sien. Ce qui a engendré une guéguerre bonne-enfant  interminable entre les divers formations politiques
Pour remédier à ce problème, le Ministre de l’Intérieur a exigé, fin septembre 2013, que chaque parti politique burundais ne place le drapeau de sa formation politique que devant seulement sa permanence propre.
Au delà de tout cela, le parti MSD, qui a l’habitude de ne pas se plier aux règles démocratiques établies en prônant -l’anarchie-, a tenté à plusieurs reprises d’organiser des réunions politiques sans en avertir les autorités communales compétentes et à chaque fois s’est vu refuser ces rencontres improvisées et illégales.
Le rapport du Ministère de l’intérieur sur les réunions politiques organisées en 2013 atteste bel et biens que tous les partis politiques du Burundi ( une quarantaine) s’expriment à volonté sur tout le territoire national. Cette vérité est attestée aussi par les rapports de la Conseil National de la Communication CNC  et ceux de la  Commission Nationale Indépendante des Droits de l’Homme CNIDH .   

Ainsi il n’y a pas d’intolérance politique (ou de dérive dictatoriale) au Burundi qui est actuellement une des seules véritables démocraties en Afrique. En ce moment, le Burundi est l’un des seuls pays d’Afrique où l’opposition domine la vie médiatique et politique.  En cette période pré – élections démocratiques de 2015, on a pu observer des conflits durs  de leadership au sein ou à l’intérieur des partis politiques  ( UPRONA, FRODEBU, UPD, FNL …). Cela est tout à fait naturelle. Il s’agit d’un positionnement politique individuel ordinaire. Il ne faut nullement  incriminer l’Etat pour ces attitudes individuelles et internes aux partis politiques burundais.  L’enjeu est que de 2015 à 2020 (le prochain quinquennat) le Burundi va décoller économiquement notamment grâce à la fin du problème de l’énergie en 2017. Beaucoup de familles burundaises vont s’enrichir :” Il faut être de la partie !”. Pour terminer, ce qui déplaît à l’Etat du Burundi, c’est que dans ce contexte de rapport de force sociopolitique qui lui est défavorable, le financement accru, par des pays étrangers ( comme les Pays-Bas, les USA,la France, la Belgique etc.) de cette société civile -UPRONA s’accélère au fur et à mesure que l’on s’approche des élections… Et cela s’apparente à un choix politique précis.

DAM,NY,AGNEWS, le 21 mars 2014

 

 

 

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