Burundi : Les raisons de l’absence burundaise au 27ème sommet de l’UA à Kigali
M. Alain-Aimé Nyamitwe, ministre burundais des Relations extérieures et de la Coopération internationale ( Photo : IKIRIHO 19/07/2016 )
M. Alain-Aimé Nyamitwe, ministre burundais des Relations extérieures et de la Coopération internationale ( Photo : IKIRIHO 19/07/2016 )

A Bujumbura,ce mardi 19 juillet 2016, M. Alain-Aimé Nyamitwe, ministre burundais des Relations extérieures et de la Coopération internationale, a organisé un point presse pour s’exprimer sur la non-participation au 27ème sommet de l’Union Africaine UA à Kigali.

Pour M. Alain-Aimé Nyamitwe, l’Etat burundais a souhaité donner un message clair à cette Union africaine qui ne veut pas entendre les plaintes exprimées par le Burundi sur l’agression du Rwanda depuis 2015 à nos jours, qui tend de plus en plus vers un Cassus Belli. Voici ses propos : « La première raison, c’est qu’on a voulu donner un message à la commission de l’Union Africaine qui a fait la sourde oreille face aux sollicitations légitimes de notre gouvernement par rapport à des agissement contraires aux standards internationaux et à l’acte constructif de l’Union Africaine, ainsi qu’à ses amendements qui interdisent aux États de se faire utiliser ou d’utiliser d’autres éléments pour déstabiliser la sécurité d’autres Etats de l’Union ».
Le Rwanda est un état récidiviste à ce niveau … On se souvient déjà du rôle du Rwanda dans la déstabilisation de l’Est de la RDC Congo avec son M23 – une force négative régionale – ( un rôle acteur à la géopolitique occidentale agressive contre cette Afrique des Grands Lacs … Pour rappel le Congo est le cœur de cette Afrique ) et les 10 millions de morts au Congo … Ces crimes contre l’Humanité et de génocide n’ont jamais été condamnés au niveau international, ni à l’Union Africaine conduite par Mme Dlamini-Zuma.
Le Rwanda porte une responsabilité dans le soutien aux meneurs de la tentative du coup d’Etat militaire déjouée au Burundi le mercredi 13 mai 2015, avec comme soutien local le réseau civil – politique et militaire de l’ancien dictateur Hima Pierre BUYOYA. Cette tentative de changement de régime au Burundi ou Révolution de Couleur était, au plus haut, organisée par les USA, la France et la Belgique. Aujourd’hui, la plupart des putschistes burundais de 2015 sont logés au Rwanda, malgré les demandes d’extraditions ( coopération judiciaire ) faites par le Burundi.
Le Rwanda participe dans la facilitation du recrutement de groupes armés, dans les camps de réfugiés burundais sur son territoire, qui utilisent des jeunes qui viennent au Burundi y accomplir des actes terroristes contre de simples citoyens ( jet de grenades sur la place publique, marché etc. ) ou contre les institutions burundaises ( assassinats ciblés de politiciens, de policiers, de militaires etc. ).

M. Alain-Aimé Nyamitwe ajoute : « Notre gouvernement a demandé d’avoir des garanties de sécurité pour les délégations ministérielle et présidentielle. Ces garanties ne sont jamais venues. Nous avons donc estimé que ce n’était pas prudent d’y participer.»
L’Etat du Burundi a préféré être absent à cette rencontre panafricaine à Kigali. De plus, à Bujumbura, les Barundi se posent la question suivante : Pourquoi Mme Dlamini-Zuma a choisi le Rwanda pour cette 27ème Assemblée Générale avec comme thématique les Droits de l’Homme en Afrique ?
Le Rwanda qui est une dictature militaire par excellence qui a joui ces dernières années de la somme la plus importante en termes d’aide au développement, de la part de l’occident, qu’un pays d’Afrique n’a jamais connu – près d’un centaine de milliards USD- ( pas de media d’opposition, pas de parties politiques d’opposition, pas d’organisations de défense des Droits de l’Homme, pays qui trafique ses chiffres macroéconomiques (1), et exclusion des HUTU du Rwanda qui représentent 90% de la population du Rwanda ) …

Le Burundi a tout même participé aux travaux de la réunion des représentants permanents de l’Union africaine et s’est réjouit pour cette 27ème rencontre panafricaine à Kigali, du retour du Maroc au sein de l’Union africaine. Le Burundi proposera des candidats aux postes de commissaires pour la prochaine assemblée prévue en janvier 2017.

(1) Le Rwanda accusé de manipuler ses chiffres sur la pauvreté   –  http://www.france24.com/fr/20151102-rwanda-manipuler-chiffres-pauvrete-economie-kagame  – [ Pour Filip Reyntjens “le dossier EICV4 est sérieux car le Rwanda se targue d’être fort dans le domaine du développement. ]

DAM, NY,AGNEWS, le mercredi 20 juillet 2016

News Reporter
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