AGnews

                                       

      

 Le thème du "Génocide 
des Tutsi en 1993" 
au Burundi

 

Attention de nombreuses victimes Burundaises ou étrangères ont perdu la vie suite à l'assassinat du Président NDADAYE. 

 

AGNews,2002


Préambule : 

Des divergences sur la question de génocide au Burundi :  

Après Avril 1994, l'armée burundaise a profité du génocide rwandais pour parler d'un génocide des Tutsi au Burundi en 1993. Le mot génocide longtemps tabou au Burundi, est devenu un instrument précieux de propagande qu'il fallait confronter au putsch de 1993, à l'extermination de l'élite Hutu de 1972, mais aussi un argument de poids pour exécuter et emprisonner des opposants au système de pouvoir en vogue au Burundi. Le problème est que le pouvoir refuse une Commission Internationale d'enquête ayant le volet judiciaire dans ses attributions, si non la lumière pourrait être apportée à toutes ces questions. Au lieu de gaspiller inutilement du temps à discuter sur qui a raison ou qui a tort, les négociateurs doivent s'entendre sur les enquêteurs et sur un tribunal pénal international portant sur toute cette période et ainsi les rôles des différents criminels à l'exemple d'Arthémon Simbananiye, l'ex-ministre du dictateur sanguinaire Michel Micombero, seront définis.

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Depuis le Coup d'Etat de 1993, l'UPRONA dont les leaders politiques ont pris en main le "Comité National de Salut Public", organe suprême de la Nation, autoproclamé  suite au putsch, s'était donné la tache politique de devoir expliquer au monde entier le pourquoi du malheur qui a frappé le Burundi. 

Pour passer la pillule du putch de 1993, assassine de la Démocratie au Burundi, le gouvernement putchiste de François Ngeze  baptisé "Comité National de Salut Public", a décidé de faire une campagne d'intoxication aux Nations-Unis où il leur fallait expliquer que "le fait du putch" était de stopper le "Génocide de Tutsis" qui étaient en cours au Burundi. L'ex-président Ntibantunganya Sylvestre participera même à cette combine.  C'est ainsi que les enquêteurs de l'ONU sur les massacres de 1993 ont glissé un "paragraphe" qui traite du"génocide des tutsi en 1993", parachuté de on ne sait où, comme pour satisfaire le gouvernement putchiste Les Nations Unis  parlent  dès lors de "Génocide de Tutsi" et de massacres de Hutu. Pour dire vrai, c'était la mode à cette période. Certains fonctionnaires ou enquêteurs des Nations- Unis confondaient  le RWANDA et le BURUNDI

Pour mieux comprendre ce que j'insinue voici :

Security Council resolution 1012 (1995) on establishment of an international commission of inquiry in Burundi - S/RES/1012 (1995) 28 August 1995-

  • Taking into account the initiative of the Government of Burundi in calling for the establishment of an international judicial commission of inquiry as referred to in the Convention of Government (S/1995/190, annex),

  • Recalling also the letter of the Permanent Representative of Burundi (S/1995/673) dated 8 August 1995 noting with interest the letter of the Secretary-General of 28 July 1995,

  • Taking note that the parties in Burundi, in the Convention of Government,agreed, without prejudice to the outcome of the independent national and international investigations, to call the massacres which followed the assassination of the President of Burundi on 21 October 1993 genocide

Une des questions que l'on se pose souvent , c'est de savoir comment le mot "génocide" de Tutsi  est arrivé à s'intercaller dans un rapport de l' ONU, alors que l' Armée Tutsi du Burundi (responsable de l'assassinat de NDADAYE est donc aussi responsable des massacres interethniques qui ont suivi) s'est toujours opposé à une enquête internationale indépendante depuis  octobre 1993.  En effet, il a fallu attendre août 1995 (deux ans)  pour que le gouvernement NDUWAYO (Antoine Nduwayo, proche de l'extrême droite Tutsi), suite à la CONVENTION DE GOUVERNEMENT, accepte l'idée d'une enquête. Cependant, ce document de l'ONU datant du 25 Août 1995 nous donne quelques indices sur le pourquoi de cette requête à l'ONU. Il s'avère que ce soit le gouvernement NDUWAYO qui aurait souhaité que les massacres du 21 octobre 1993 recoivent le qualificatif de "Génocide". Il s'avère qu'il s'agissait d'une des  missions de l'ONU. De plus, une lettre étrange avait été envoyé au S.G. le 28 juillet 1995.

 

 Les Nations Unis n'ont même pas dû recourir aux rapports  des organisations de défense des droits de l'Homme qui  ont couvert les événements sanglants suite au Coup d'Etat de 1993 contre la démocratie au Burundi. Ces différents rapports mentionnent que des massacres de Hutu et de Tutsi ont bien eu lieu (massacres interethniques). Mais pour "un Tutsi tué" on avait "100 Hutu de morts", c'était le verdict de l'armée putchiste. La participation dans les tueries de l'armée et de la gendarmerie y est clairement stipulée, de plus les responsables politiques UPRONISTE  du Comité National de Salut Public sont connus. En réalisant le Coup d'Etat, l'armée (et l'UPRONA, son appareil politique) ainsi que  son chef d'Etat major, Jean Bikomagu , savaient que cela créerait un véritable carnage. Des précautions  avaient  tout de même été  prises à Bururi et plus particulièrement dans les communes (et collines) où les putchistes étaient originaires.  

Dans cette imbroglio de "malhonnêteté" aux Nations-Unis, le pouvoir réel était au main  de l'ambassadeur  M. Ntakibirora Tharcisse, un homme de main fort de l'UPRONA.  Entre temps, un travail de sape mesquin était mené par, le représentant spécial  de l'ONU au Burundi ,M. Ahmedou Ould Abdallah.


Grâce à une complicité de certains fonctionnaires des Nations Unis, la nouvelle ligne politique était lancée, l'UPRONA avait un discours. Elle pouvait dès lors lancer des initiatives nouvelles d'une autre nature au niveau de la société civile en communion avec les organisations anti-génocide Tutsi Rwandaise. "Non, plus jamais çà !".    AC-GENOCIDE Cirimoso + (Ramifications) , le PA-Amasekanya ou Puissance d’Autodéfense «Amasekanya » du très médiatique M.Diodème, le Réseau International des Associations qui luttent contre l’idéologie du génocide au Burundi ( de M.NKUBANYI Mélence )  et de multitudes  associations de parents des  victimes  du "Génocide de Tutsi de 1993" vont apparaître. Elles essaieront ensemble de parcourir le Monde aux côtés, des organisations soeurs Rwandaises "Anti-Génocide".  La naissance d'une véritable société civile,  organisée et étatisé, de l'extrême droite Tutsi au Burundi  verra le jour et en même temps, on aura oublié le  "Coup d'Etat de 1993" et  les Génocides  successifs des Hutu( 1965, 1969, 1972 et 1988).  Un véritable coup de pocker politique  de l'UPRONA.

 

 

Références :  


 

 [BURUNDI- HISTOIRE: SCANDALE D'UNE ENQUÊTE DE L'ONU AU  BURUNDI]

( en format pdf. Vous pouvez l'imprimer)

Scandale d'une enquête de l'ONU au BURUNDIDocument réalisé par le GROUPE DE REFLEXION ET D'ACTION POUR LE BURUNDI en 1997 suite au RAPPORT S/1996/682 de l'ONU sur le putsch sanglant du 21 octobre 1993.


" Des témoins manipulés ... On peut relever beaucoup de passages où la CEI semble être consciente que les témoins sont mal choisis: dans les camps de déplacés par exemple, ce ne sont pas les enquêteurs qui choisissent les témoins en fonction de critères connus; c'est le chef de camp qui désigne les témoins. Dans les prisons, c'est le procureur qui sert d'intermédiaire.
Ailleurs, la CEI avoue que les Hutu n'osent pas témoigner et que ceux qui s'aventurent subissent des représailles. Par ailleurs, l'escorte des enquêteurs par des gendarmes tutsi n'est pas de nature à rassurer les Hutu (54). La CEI reconnaît aussi que les témoignages sont le plus souvent contradictoires chez la même personne et qu'on a l'impression qu'ils ont été appris par coeur, que les témoins donnent l'air d'avoir été manipulés. Encore une fois, la CEI n'en tire pas les conséquences qui s'imposent, à savoir la disqualification de ces témoignages comme preuves. Bien au contraire: c'est sur base de ces faux témoignages qu'elle tirera, contre tout bon sens, des conclusions de culpabilité. Cela relève de l'irresponsabilité. "


 

 
Les vrais coupables (p.81)
 

a-   Lieutenant Kamana et ses complices les lieutenants Ngomirakiza et Ntarataza
b-   L' Etat-Major en général, les Commandants des camps militaires et autres Officiers supérieurs (p.82)
c-   Le Lieutenant - Colonel Epitace Bayaganakandi (p.85)
d-   Le Major Isaïe Nibizi, commandant du 2ème bn commandos chargé de la sécurité des Institutions.(p.85)
e-   Le Cabinet du Président: Frédéric Ndayegamiye et Jean-Marie Nduwabike, respectivement Directeur de Cabinet et chef du Protocole d'Etat(p.86)
f-   Le Lieutenant- Colonel Charles Ntakije, Ministre de la Défense.(p.90)
g-   Les Majors Busokoza, Rumbete et Nzobonimpa ainsi que le Commandant Sinarinzi(p.91)
h-  Les Lieutenant s- Colonels  Daradangwa et Baribwegure ainsi que le Major Ndayisaba (p.93)
i-   Le Lieutenant - Colonel  Jean Bikomagu, chef d'Etat-Major de l'Armée. (p.94)
j-   Le Président  fantoche Ngeze  et ses complices du Bureau Exécutif de l' Uprona (p.95)
k-  Le Lieutenant - Colonel  Pascal Simbanduku (p.101)
i-   Le Major Buyoya  (p.102)
m- L'axe d'une mafia Vyanda-Bururi-Matana (p.106)


 

 
 [BURUNDI- HISTOIRE: "Burundi : LA DESCENTE AU PAS DU PUTSCH (1993-2000) "]
Le 10 juillet 1993 avait pu finalement être célébré comme une fête nationale à la hauteur d'un peuple fier, d'une nation digne. Pour beaucoup, l'espoir était immense, on aurait dit un autre 1er juillet 1962. Mais l'avènement de la démocratie n'avait pas été souhaité par tous. D'échéance en échéance, on avait cherché à l'étouffer, sans succès. Le nouveau président de la République, Melchior NDADAYE, fut auréolé selon le rituel prévu par la Constitution du 9 mars 1992. Il était le premier chef d'État hutu. Aussitôt investi, il entreprit de réaliser les promesses faites à la population pendant la campagne électorale. Mais voici qu'après trois mois et onze jours d'exercice, il est assassiné par des militaires dans un bureau du Premier Bataillon des parachutistes, à Bujumbura. Les insurgés lui substituent l'ancien ministre de l'Intérieur et du Développement des collectivités locales, François NGEZE. Celui-ci est également Hutu, membre du comité central de l'UPRONA. Mais son exercice ne durera que deux jours. Car, harcelé à la fois par la communauté nationale et par la communauté internationale, le Conseil national de salut public qui a revendiqué le coup d'État propose le retour à la légalité constitutionnelle.
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Augustin Nsanze, Le Burundi contemporain  L'État-nation en question (1956-2002)  Préfacé par René Lemarchand
( Ici pour la Commande)

Augustin Nsanze is an historian. He used to be a lecturer and research director at the University of Burundi before being forced to seek political asylum in Kenya. He is now a member of the scientific committee of the Nairobi-based UNESCO/PEER research project on the history of Burundi. At the ASC, he worked on the completion of a book entitled Burundi: Le Passé au Présent. He also finalised the proofreading of his doctoral thesis which will be published soon. In addition, he gave a seminar on 'Crises Politiques et Minorités dans la Région des Grands Lacs Africains: Les Cas du Burundi et du Rwanda'.
 


 
[BURUNDI- HISTOIRE: "Dossier AGNEWS sur  le déroulement des  événements à partir d'Octobre 1933 couvert par les médias"]
95.Dans la journée du jeudi 21 octobre, les membres du Gouvernement qui avaient survécu se sont réfugiés dans des ambassades de pays étrangers ou sont entrés dans la clandestinité.
96. Vers 14 heures ce jour-là, un "comité de gestion de la crise" a été constitué au quartier général de l'armée. Cet organe était présidé par François Ngeze, député hutu membre de l'UPRONA et ex-ministre de l'intérieur du gouvernement Buyoya, le lieutenant-colonel Jean Bikomagu, chef d'état-major de l'armée et deux autres lieutenants-colonels, Pascal Simbanduku et Jean-Bosco Daradangwe. Le lieutenant-colonel Sylvestre Ningaba, qui avait été libéré de prison, les a rejoints par la suite. Le Comité a ordonné aux commandants militaires dans les provinces d'arrêter les gouverneurs et de les remplacer, a replacé la gendarmerie sous le commandement de l'armée et a convoqué les dirigeants politiques et les diplomates étrangers pour "examiner les moyens de gérer la crise". À 21 heures, Ngeze, se présentant comme le président d'un fantomatique "Conseil national de salut public", a annoncé un certain nombre de mesures en vue de "gérer la crise", entre autres le remplacement des gouverneurs.
 

 

 

 

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